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  • Photo du rédacteurStéphanie

"Ma fille fait ses nuits. Pas les miennes"

Cette semaine, Stéphanie s'est « livrée » pour Antoinette, maman & photographe à l’origine d’un magnifique projet.


L'occasion pour nous de partager ce partenariat à venir qui nous tient vraiment à cœur depuis que nous avons découvert un peu par hasard "Nuits sans larmes, parents debout"


La Cahute des Parents accueillera une série de l’exposition au mois de juin. Et nous en profiterons pour briser les tabous et les idées préconçues autour du sommeil de nos tout petits ... Soyez au rendez vous !


En attendant, voici le portrait de Stéphanie :


[Portrait de parent cerné #34]

Je m’appelle Stéphanie, j’ai 33 ans. Je suis devenue maman il y a presque 2 ans et demi. Il y a quelques années, je n’étais pas sure de vouloir un enfant. Aujourd’hui, je ne pourrai plus vivre autrement. Pendant ma grossesse, j’ai lu plein de choses sur la maternité. Je voulais « être prête ». La vérité, c’est qu’on ne peut pas se préparer à « ça ». On ne peut pas se préparer à ce bouleversement intérieur qu’amène le statut de parent. On ne peut pas se préparer au fait de devoir veiller sur un petit être entièrement dépendant de nous, et qui compte sur nous pour sa survie.

Ma fille est née et très rapidement, je me suis rendue compte qu’elle ne fonctionnait pas comme dans les livres. Qu’elle dorme « mal » les fameux trois premiers mois, je savais que c’était possible, je l’avais lu. Mais après, c’était plus normal. Y’avait un truc.

Alors j’ai consulté. Des médecins, des spécialistes, des ostéopathes, des micro kinés ... pour trouver où ça clochait. Parce que forcément, au bout d’un moment elle allait dormir, comme dans les manuels que j’avais lus. J’ai testé l’emmaillotage parce qu’il fallait qu’elle soit contenue, le biberon parce que si elle se réveillait, c’était forcément parce que mon lait n’était pas assez nourrissant, comme on me l’a assez répété, le couffin bien douillet, le lit au sol pour plus de liberté , puis à barreaux pour le côté « rassurant », avec un coussin, sans coussin, sur le dos, sur le ventre, sur le côté. Rien ne changeait.


Pourtant, sur moi, dans mes bras, portée, elle dormait. Mais moi je ne dormais plus. Un réveil, deux réveils, 10 réveils ; des nuits blanches, des kilomètres parcourus dans la maison à la seule lueur de la lune. Merde, elle est pleine ce soir, c’est surement pour ça qu’elle ne dort pas. J’ai inventé des milliers de chansons, fredonné des centaines de berceuses, j’ai raconté des histoires, j’ai improvisé des pas de danse dans le salon, je l’ai suppliée de dormir aussi, assise en boule dans un coin de sa chambre, les larmes coulant sur mes joues. J’ai crié à l’injustice. Pourquoi elle ne dormait pas, alors que j’étais là pour elle, alors que je répondais au plus infime de ses besoins. Pourquoi ça tombait sur moi ? Et puis chaque matin, voir son sourire, oublier le calvaire de la nuit passée, aller bosser malgré tout, frôler parfois l’accident, bailler environ 45523 fois par jour, faire des erreurs aussi parce que le cerveau n’est pas franchement connecté. Et redouter la tombée de la nuit, aller se coucher la boule au ventre en espérant que la nuit à venir ne soit pas pire que la précédente. Un jour, je crois que je me suis habituée à ces nuits. J’dis pas que c’est devenu plus facile. Non. Ca n’est jamais facile. Mais j’ai arrêté de croire qu’il y avait forcément un problème. J’ai compris que c’était normal, que ma fille avait besoin d’être rassurée. Peut-être plus que les bébés des copines qui eux, dormaient 12h par nuit depuis toujours ou presque (copines que j’ai détestées !). J’ai compris que ma fille avait besoin de moi et que quoi qu’il m’en coûte je serai là pour elle. Qu’un jour ce serait fini et que je repenserai avec nostalgie à ces moments. Soulagée certes mais nostalgique certainement.

Ma fille va avoir 2 ans et demi. Elle se réveille toujours les nuits. Elle s’endort dans nos bras ou au moins avec notre présence. Le rituel du coucher est long, mais c’est aussi un moment privilégié que nous passons avec elle et cela ne nous a jamais dérangés.

Nous venons de passer trois semaines en cododo « assumé », c’est-à-dire qu’elle passe toute la nuit dans notre lit, qui devient aussi SON lit et qu’elle ne le rejoint pas uniquement quand on en peut plus de se lever. Hier soir, elle a demandé à regagner son lit. Elle y a passé la nuit complète sans réveil. J’ai envie de croire qu’elle a emmagasiné assez d’amour et rempli assez son réservoir pour dormir un peu seule. Pourtant, à moi, sa présence m’a manquée.

Peut-être qu’elle aura de nouveau besoin de nous dans quelques jours ? Ce soir ? Peu importe, elle sera la bienvenue. Parce que je suis sa maman, la nuit aussi.

Depuis peu, je suis aussi présidente d’une association d’accompagnement à la parentalité positive dans l’Allier. J’ai découvert le projet photographique « Nuits sans larmes, parents debout » un peu par hasard et l’idée m’a tout de suite plu. J’ai eu envie de « sortir de l’ombre » pour partager moi aussi mon expérience de maman cernée, et surtout pour sensibiliser les parents, les professionnels au sommeil des tout petits. Il me semblait évident d’accueillir l’exposition dans nos locaux, et cohérent d’organiser plus largement un évènement autour du sommeil par la même occasion. L’exposition rejoindra donc « La Cahute » au mois de juin et nous sommes tous très impatients de lui accorder tout l’accueil qu’elle mérite !

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